Le Mans, 28 et 29 novembre 2023 – Les éleveurs du groupe European Dairy Farmers France se sont réunis pour la traditionnelle réunion annuelle “CoP” dédiée à l’analyse comparative des coûts de production. Venus de toutes les régions de France, les 30 éleveurs ont partagé deux jours de réflexions stratégiques, d’échanges autour de la conjoncture laitière et d’échanges conviviaux.
La réunion annuelle « CoP » offre une analyse approfondie des coûts de production et des pratiques au sein des 56 exploitations adhérentes du groupe EDF France et ouvre la voie à de nouvelles stratégies plus efficientes.
Le programme de ces deux journées s’est articulé autour de trois interventions d’experts. Les échanges ont débuté avec une présentation des tendances lourdes du marché mondial par Jean Marc CHAUMET, directeur économie et Raphaël GUYET, chef de projet économie du CNIEL. Steffi WILLE SONK, animatrice du réseau EDF Europe, a ensuite présenté une analyse comparative des coûts de production du groupe France par rapport aux autres groupes européens. La deuxième journée a été dédiée au thème de “mieux se connaître pour mieux communiquer” avec Etienne Paillard, Directeur du Pôle Offres de services clients du Cerfrance Mayenne Sarthe.
Un marché laitier aux tendances lourdes
Jean-Marc CHAUMET a partagé les principales évolutions du marché qui se résument par une faible augmentation de la production dans les principaux bassins exportateurs au niveau mondial, alors que la consommation mondiale continue de croître. En parallèle, l’étude montre que la production augmente dans certains bassins importateurs mondiaux. A la suite de ce constat, Raphaël GUYET a souligné la dynamique des différents marchés laitiers avec une reprise des échanges sur le beurre et les fromages.
Pour conclure, la démographie laitière interroge l’avenir de la production laitière française. « En effet, si la tendance 2021-2022 devait se poursuivre de manière linéaire, la France se dirigerait vers une perte d’autonomie laitière en 2027. » ont alerté les économistes.
Comparaison des coûts de production EDF France et Europe
Steffi WILLE SONK, animatrice du réseau EDF Europe, a dévoilé une étude comparative des coûts de production du groupe France au regard des autres groupes européens. Cette comparaison, basée sur une méthodologie de calcul où les charges sont ramenées sur le litre de lait corrigé des taux, a révélé de grandes orientations.
Une moindre profitabilité mais un coût alimentaire avantageux
Les chiffres de 2022 dévoilent une moindre profitabilité pour les élevages du groupe France par rapport à leurs homologues européens, avec une moyenne de 5,4 cent.€/L contre 10,6 cent.€/L en Europe. Cette disparité s’explique en partie par l’évolution plus lente du prix du lait en France. Cependant, le groupe se distingue par un coût alimentaire compétitif de 19,1 cent.€/L, inférieur à la moyenne européenne de 23,2 cent.€/L.
Une part élevée de génisses et une sous-valorisation des surfaces fourragères
Néanmoins, la France se distingue par une part élevée de génisses dans les troupeaux. Cette proportion impacte le coût alimentaire. En effet, le taux de réforme de 32% augmente ce coût de 0,01 cent.€/L. Une optimisation du coût alimentaire pourrait être envisagée en repensant la gestion des génisses. Par ailleurs, l’animatrice du réseau a identifié une sous-valorisation des surfaces fourragères comme une piste pour améliorer les performances globales des élevages.
De fortes charges de structure et une durée de travail dans la moyenne
Les charges de structure en France sont supérieures de 2,6 cent.€/L à la moyenne européenne, principalement attribuées aux coûts de bâtiment et de mécanisation. La durée de travail moyenne dans le groupe est de 40 h/vache, alignée sur la moyenne européenne. Cependant, des pays sont plus performants, comme l’Allemagne et les Pays-Bas, qui ont réduit cette durée grâce à des pratiques de lean management et des investissements dans le confort et la productivité du travail.
Et l’environnement dans tout cela ?
La comparaison avec les autres groupes européens met en relief la diversité des modes de production au sein du groupe EDF France. Les données montrent qu’aucune stratégie n’est plus appropriée qu’une autre. Cette diversité souligne l’importance de l’adaptation aux conditions climatiques et de la prise en compte des aspirations individuelles des associés pour le succès d’un projet.
Des clés pour mieux communiquer avec les autres
La deuxième journée a été consacrée à un atelier sur la thématique “Mieux se connaître pour mieux communiquer”. Cet atelier a permis aux éleveurs d’identifier des leviers pour améliorer leurs interactions avec leurs associés, leurs salariés et les intervenants extérieurs. Pour cela, Etienne Paillard les a amenés à explorer leur fonctionnement émotionnel personnel dans la relation aux autres. Un point de départ pour être plus à l’aise dans sa communication.
En conclusion, la réunion annuelle “CoP” des éleveurs EDF France a été un succès. Ces deux journées ont offert une plateforme riche en échanges, analyses et réflexions pour orienter l’avenir de l’élevage laitier dans un contexte dynamique et exigeant. Le prochain rendez-vous aura lieu pour le congrès France à Saint-Lô du 16 au 18 janvier 2024 avec la thématique ” Savoir s’entourer pour avoir une vie privée et professionnelle épanouie”.